Albert Einstein disait « La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse ! ». A ce sujet, il y a quelques temps, nous évoquions sur ce blog du Cabinet d’Illusions l'ouvrage "Libérez votre créativité" de Julia Cameron.
Nous avions vu à quel point notre créativité était entravée par des freins que quelques exercices simples parvenaient à lever, notamment l’idée d’écrire trois pages chaque matin.
Pour poursuivre cette volonté de traquer ces blocages, je vous propose d'aller plus loin dans notre prise de conscience que nous SOMMES créatifs et qu'exprimer cette créativité est de notre DEVOIR.
Jacques Brel disait que « Le plus dur n’est pas de tout quitter et partir aux Marquises, mais d’aller à Orly »
Lorsque nous nous lançons dans un projet, comme celui d'écrire un spectacle, on dit le projet de "monter quelque chose", on ne se rend pas compte à quel point cette expression sous-entend "atteindre quelque chose qui ne nous est pas accessible", comme monter en équilibre sur une pile de chaises en équilibre instable.
Pour Julia Cameron, créer est au contraire "DEMONTER quelque chose", démonter nos peurs, nos croyances, et plutôt que "monter" vers on ne sait quel idéal, il s’agit plutôt de descendre juste en-dessous de la surface de notre conscience.
Combien d'auteurs ont affirmé avoir "attrapé un poème, un paragraphe, une chanson" et ont considéré cela comme un miracle.
En réalité, ce n'était pas un miracle : c'est la norme. Nous sommes l'instrument de notre créativité, nous n’en sommes pas l'auteur, bref il faut simplement s'écouter.
Un des principaux freins à notre propre écoute est ce qu'on appelle le "perfectionnisme" que l'on associe souvent à l'humilité ou le souci de "bien faire les choses".
En réalité, c'est le refus d'aller de l'avant, une boucle, un système obsessionnel fermé qui nous focalise sur des détails et nous fait perdre notre vision d'ensemble et surtout empêche toute créativité, comme un parasite nous empêchant de nous écouter, une sorte de mouche du coche.
Pensez au dessinateur qui retracerait la ligne d'un menton, encore et encore… jusqu'à ce que le papier se déchire. Difficile de trouver image plus parlante, n’est-ce pas ?
Le perfectionniste perd le plaisir de créer en étant constamment d'une part un œil en train d'évaluer le résultat, qui doit être parfait, définitif, et d'autre part un œil tourné vers ce que va penser le public.
En réalité, cette "quête du meilleur" est la poursuite du pire de nous-même, c'est laisser toute la place à cette partie de nous qui nous dit que ce qu'on fait ne sera jamais assez bien, assez brillant, ne nous a pas demandé suffisamment d'efforts, et qu'il faut refaire sans cesse, au risque de ne jamais finir.
En réalité, une œuvre n'est jamais finie (l'écriture d'un spectacle, d'un roman, la composition d'un morceau de musique, un tableau...) c'est donc à nous de décider quand elle l'est.
Posons-nous la question de cette façon : "Que ferais-je si je ne devais pas le faire à la perfection?" : sans doute beaucoup plus que ce que nous faisons !
Si nous tenons absolument à nous comparer aux autres, alors que ce soit de manière constructive !
Le problème d’un jeune cinéaste est qu’il ne se compare pas aux films de George Lucas lorsqu'il était étudiant, mais il compare ses premiers films à La Guerre des Etoiles !
Laissons-nous aller, prenons le temps du schéma, du brouillon, des essais infructueux, car en réalité RIEN N'EST ERREUR.
Nous choisissons de fixer nos limites à un endroit où nous nous assurons du succès (ou en idéalisant le succès d'un autre), c'est probablement une zone de confort (croit-on) mais c'est un confort dont le prix est bien trop élevé.
"Souvent, les gens essaient de vivre leur vie à l'envers : ils essaient d'avoir plus de choses, pu plus d'argent, fin de faire davantage ce qu'ils veulent pour être heureux.
La façon dont cela marche vraiment, c'est le contraire.
D'abord vous devez être ce que vous êtes vraiment, ensuite faire ce qu'il vous faut faire, afin d'avoir ce que vous voulez."
Margaret Young.