Alors que l’on vient d’assister au vol de plusieurs bijoux directement dans le musée du Louvre (le musée le plus visité au monde !), ce fait en rappelle un qui s’est déroulé il y a plus de 130 ans, dont le protagoniste est … un magicien ! Retour sur cette anecdote !
Antonin le prestidigitateur
Jacques Charazy est un prestidigitateur né vers 1859 qui exerce sous le pseudonyme d’Antonin et qui connaît un court succès. On retrouve sa première trace en février 1882 où il réalise une matinée-concert . On retrouve un arrêté datant du 19 juillet 1884 qui autorise la location à M. Charazy d’un théâtre de marionnettes contre une redevance de 600 francs. En effet, en plus de ses expériences de prestidigitation, Antonin réalise des représentations de marionnettes avec son théâtre des Champs-Élysées appelé « Bébé-Théâtre » dont il était le directeur. Il travaille le plus souvent devant un public d’enfants et les journaux rapportent qu’il présente souvent les expériences de l’enfant escamoté ou celle de la malle des Indes . Il se produit entre autres au Casino de Monte-Carlo en 1890, et l’année suivante au music-hall des montagnes russes à Paris (qui deviendra plus tard l’Olympia). En 1893 cependant, un article du journal Le Figaro nous apprend que son succès décline, très certainement à cause des tours qu’il présente, bien trop complexes pour de jeunes enfants qui n’ont pas la maturité nécessaire pour les comprendre. Cette baisse de popularité de la fréquentation de son théâtre le conduit probablement dans de grosses difficultés financières.
Un bijou… escamoté !
Peut-être est-ce la précarité de plus en plus pesante qui pousse Antonin en 1893 à voler une « bague enrichie de diamants » ? Au contraire du larcin du Louvre, le prestidigitateur lui fut immédiatement arrêté. Mais deux ans plus tard, Antonin récidive. Un journal nous détaille son mode opératoire :
« Il opérait, alors, dans un autre magasin de la rive gauche, muni d'une longue boîte en carton qu'il avait dissimulée sous son pardessus et dans laquelle adroitement, il faisait disparaître tout ce qui se trouvait à sa portée. »
C’est donc un second jugement qui s’annonce pour Antonin, et il semble que cette deuxième arrestation soit la dernière. Par la suite, nous ne retrouvons plus d’autres traces du magicien ni du voleur, l’homme semble s’être mystérieusement volatilisé… heureusement, les bijoux, quant à eux, ont bien été retrouvés. Espérons que ceux subtilisés au Louvre connaissent le même sort !
