Gérard Majax : Les débuts

Qui ne connaît pas le magicien Gérard Majax ?

Il faut dire qu'avec ses nombreuses apparitions à l'écran (petit comme grand), ses boîtes de magie offertes à tant d'enfants, ses publications et l'étendue du merchandising à son effigie, en passant par la scène, la télévision ou le cinéma, il est devenu une personnalité incontournable à la carrière exceptionnelle, dont nous ne connaissons pas forcément l'étendue.

Véritable homme-orchestre de l'Art magique, partons à la redécouverte de ses nombreux talents, car rares sont les magiciens à avoir eu une telle visibilité !

I. Les débuts

 Né Maurice Faier le 28 avril 1943 à Nice, Gérard Majax devient parisien vers l'âge de six ans. C'est d'ailleurs à Paris que naît son intérêt pour la prestidigitation. 

Fidèle lecteur des bandes dessinées Mandrake le Magicien, il se rend aussi régulièrement aux puces de Clignancourt, où il découvre objets de curiosités et joueurs de bonneteau.

Côté études, il est étudiant à l'école normale d'instituteurs avant d'obtenir une licence de psychologie expérimentale à la Sorbonne. Il y suit les cours de Paul Fraisse, spécialiste en psychologie de la perception qui dirigea le laboratoire de psychologie expérimentale et de physiologie des sensations. 

Des domaines qui se révèleront précieux pour le magicien qu'il va devenir : gestion du public, maîtrise de l'attention. P.N.L., communication, pédagogie etc.

Pendant ces années estudiantines, il gagne sa vie en présentant des numéros de magie dans plusieurs cabarets dont les célèbres Tête de l’Art et Crazy Horse Saloon.

Hésitant entre une carrière artistique et l'enseignement, c'est Eddie Barclay qui le pousse vers sa vocation.

Il accepte la tournée du Music Hall de France de l’Olympia. Il parcourt le monde entier en présentant un numéro original : une leçon de pickpocket.

Durant ce sketch,  il explique à un spectateur venu le rejoindre sur scène comment vider les poches d'un mannequin muni d'un gilet électronique, qui sonne à chaque faux mouvement. C'est durant cet "entraînement" que le spectateur est littéralement dévalisé sous le regard hilare du public. Un grand moment de scène, de gestion du public, de pédagogie et d'humour : il fait comprendre au public que la magie va bien au-delà de la simple démonstration de tours et qu'elle est un langage, un mode d'expression, un art complet à part entière.

Sa magie se peaufine au contact du public : humour, a propos, interactivité, pédagogie bienveillance, espièglerie, curiosité, créativité font de chacune de ses prestations des moments de divertissement inoubliables.

Son approche de la magie le poussera d'ailleurs à créer ou à participer à des spectacles à version théâtrale : Carré Magique, Moïse (opéra Rock), Félicité (pièce anti-raciste), Abracadabra, A la poursuite de la sorcière bleue (comédie musicale magique) et plus récemment : The Great Zoltan (mise en scène Jean-Claude Dreyfus).

II. Gérard Majax et les médias

C'est par le biais du petit écran que le nom de Gérard Majax devient incontournable.

Durant sept années, Gérard Majax enchaîne les émissions de télévision : Abracadabra, Y'a un truc, Passe-passe, Magie-surprise (émission caméra cachée), La caverne d'Abracadabra et Magie-Majax.

Il se distingue aussi à la radio avec le jeu du PUTPOCKET tous les jours sur RTL.

Il joue également dans des films et des feuilletons télévisés : « Le Grand Blond avec une chaussure noire », et son fameux générique d'ouverture dans lequel le générique du début fait apparaître sur un jeu blanc les noms des protagonistes du film, ou encore la série très populaire à l'époque : « Marie Pervenche ».

En 1990, il part au Japon animer les émissions télé CAMERA SPECIALE pour la chaîne FUJI

Après avoir présenté un tour de magie au Club Dorothée lors de l'émission du mercredi 1er juin 1994, Gérard Majax est invité tous les mercredis matin durant la saison 1994-1995, pour présenter une énigme que les téléspectateurs doivent résoudre, ainsi qu'un tour de magie.

De mars à juin 1998 : "Défi magique", rubrique quotidienne, dans "C'est l'heure", l'émission de Jean-Luc Delarue sur France 2 en compagnie de Kad et Olivier.

En 1998-1999 : il participe en caméra cachée aux émissions "Les sept péchés capitaux" de Julien Courbet (arnaques avec déguisements)

En 2012, il joue son propre rôle dans un épisode de la série de réalité scénarisée "Le Jour où tout a basculé" ("J'ai dû voler pour sauver ma fille").

III. Gérard Majax et la scène

Pendant tout ce temps, Gérard Majax n'a pas cessé de sillonner les routes de France, d'Europe et du monde, au fil de ses représentations, conférences, galas, tournée ou activités de consulting.

En 1990 il reçoit d'ailleurs la médaille nationale du Mérite de la part de François Mitterrand, Président de la République Française, pour le rayonnement de son art. 

Il devient à Antibes - Juan-les-Pins, Directeur Artistique du Congrès annuel de la Colombe d’Or et y anime le gala de scène avec des sketches parodiques.

Et en octobre 1996, il se lance dans la création d'un restaurant, le Magic-Hall, où il propose une formule de close-up, avec ses amis Pierre Jacques, Gérard Kunian et Sylvain Gary.

Cinéma :

1967 : Bang-bang : le professeur de pickpocket

1972 : Le Grand Blond avec une chaussure noire : l'espion magicien du générique

1975 : La Course à l'échalote : le magicien pickpocket

Télévision :

1968 : Les Dossiers de l'Agence O (série télévisée), épisode La Cage d'Emile : l'illusionniste du bar, réalisé par Jean Salvy avec Jean-Pierre Moulin, Pierre Tornade, Michel Robin, Marlène Jobert, Mylène Demongeot, Noël Roquevert

1973 : Le Machin (téléfilm) : l'antiquaire

1984 : Marie Pervenche (série télévisée) : Roberto, l'illusionniste

1998 : Les Vacances de l'amour (série télévisée) : Léonardo

2006 : Inconnue de la départementale (téléfilm) : Vargas

2012 : Le Jour où tout a basculé (série télévisée) : lui-même

2021 : Astrid et Raphaëlle (série télévisée). Saison 2, épisode 1 - L'Étourneau : Carmine le magicien

Animateur :

1994-1995 : Club Dorothée

Gérard Majax, l’Homme-Orchestre

Après des débuts, qui ont fait de lui un artiste de music-hall incontournable, Gérard Majax ne va pas hésiter à diversifier ses compétences, ses prestations, ses connaissances dans le but de divertir, ou de cultiver magiquement la public.

I. Gérard Majax et le paranormal

Son métier de prestidigitateur, sa formation en psychologie, son esprit critique et son espièglerie vont lui permettre, pendant 15 ans, de se faire connaître aussi par sa volonté de démystifier les escrocs, sorciers, guérisseurs. gourous et autres escrocs dans le cadre du "mouvement sceptique contemporain" durant quinze ans, il lance ainsi un « défi au paranormal » (le Défi zététique international).

Cette activité le mènera aux quatre coins du monde pour établir la vérité.

Il publie une quarantaine de livres sur la prestidigitation et la zététique.

Entre 1971 et 1972, il participe sur la première chaîne de l'ORTF à une émission télévisée consacrée au paranormal : "Le troisième œil",  où il est souvent amené à participer à des expériences et à démasquer des charlatans.

Le 14 mars 1987 reste un grand moment de télévision. Gérard Majax est invité dans l'émission Droit de réponse, animée par Michel Polac, intitulée « L'effet Geller ». L'invité principal de l'émission est le prestidigitateur Uri Geller. Au début de l'émission, Geller réalise quelques "expériences parapsychologiques", comme l'expression de ses pouvoirs paranormaux. 

Gérard Majax, qui assistait à l'émission depuis les coulisses, apparaît ensuite sur le plateau et refait des démonstrations identiques à celles qu'Uri Geller venait d'accomplir : il tord à 35 degrés un club de golf en métal, fait tournoyer l'aiguille d'une boussole nettement plus vite qu'Uri Geller venait de le faire, il tord une petite cuillère en la regardant, casse un verre sans le toucher, ou éteint une bougie à distance.

Au cours de cette démonstration, Gérard Majax utilise plusieurs fois les mots « tricherie », « détournements d'attention » et « illusionnisme », accusant Uri Geller d'être un charlatan et lui reprochant de simplement présenter des tours de magie bien connus des magiciens.

En 1989, lors de l'émission télévisée Stars à la barre, sur Antenne 2, il met également en difficulté des voyants et magnétiseurs pour prouver au public que ce sont des charlatans. On peut citer le « mage » Nathaniel ou encore le « sorcier » Octave Sieber.

En mars 1995, il participe au premier volet « Le chirurgien, le magicien et la psychanalyste » de l'émission La traversée de la main, diffusée sur France Culture dans Les nuits magnétiques. 

Il est également invité à l'émission C'est mon choix du 26 septembre 2000 pour débattre de l'existence de pouvoirs surnaturels.

II. Gérard Majax et ses publications

En bon pédagogue, Gérard Majax est aussi connu pour avoir publié une vingtaine d'ouvrages, et créé pas moins de 17 coffrets de prestidigitation entre 1970 et 1990 : Y'a un truc, Magie Parade etc.

Chacune de ses publications reflète l'étendue de ses activités : initiation à l'art magique (en proposant à chaque des tours articulés autour d'un thème : les allumettes, les dés à coudre, à la plage, à la maison, les fêtes de fin d'année...), démystification des escrocs (Faiseurs de miracles, Garogourou, Tricheries au poker...), psychologie (Magie du sommeil)

De 2007 à 2012, il gère également sa maison d'édition, les Éditions Abracadabra.

III. Gérard Majax pendant les années 2000

Après 40 ans d'une carrière déjà bien remplie, Gérard Majax semble impossible à arrêter ! 

À partir de 2002, son invention « l'Hallucinoscope », qui est selon le journal La Croix « un astucieux procédé optique très spectaculaire qui donne l'impression de marcher dans les airs », une sorte de "système de réalité virtuelle sans électronique".

L'Hallucinoscope sera exposé pour trois ans dans le musée scientifique du Palais de la découverte à Paris, à la Maison de la Magie Robert-Houdin à Blois, ou dans le célèbre Parc d’attraction le « Futuroscope » qui s’ en est servi pour ouvrir la «citadelle du vertige» permettant de traverser une BD géante de Moebius.

Des musées, parcs d’attractions et marques de prestige l’utilisent également à travers le monde.

Fin 2002, il écrit et met sur pied une comédie musicale au Sudden Théâtre à Paris : "Abracadabra, à la poursuite de la Sorcière Bleue".

Il revient au théâtre en juillet 2003 au Festival d’Avignon avec "The great Zoltan", l’histoire d’un illusionniste qui tourne mal et devient gourou d’une secte dangereuse, mis en scène par Jean-Claude Dreyfus.

En 2004, c'est au tour du Festival "Les nuits magiques de Marrakech" de voir le jour, sous sa direction.

En 2006, il inaugure à Agadir un nouveau lieu magique : le restaurant Shalazam pour le compte des casinos SHEMS.

Toujours passionné par la psychologie et le sommeil, il lance EUROSOM, le premier salon européen du sommeil réalisé du 4 au 6 novembre 2005 à l’Espace Champerret par la société HP Communication.

Dans l’esprit Comédia dell’ Arte qu’il présente en 2006 au Festival d’ Avignon "Magia dell’ Arte" .

En 2008, il présente, enrichi d'anecdotes du métier, son spectacle "Les dessous du Magic-Hall", inspiré de son autobiographie du même nom.

Le théâtre du Balajo l’accueille en novembre et décembre 2008 pour le spectacle : « A la conquête du Paranormal », mis en scène par Didier Brice.

Par la suite, Gérard Majax joue son spectacle accompagné du magicien mentaliste Cédric Hédiard (Yogrid) surnommé "Mister Tattoo", qui partira en tournée.

Gérard Majax crée et présente également  « Les Trophées Robert-Houdin » à Blois dans le cadre de la Maison de la Magie. Directeur artistique du congrès magique « La Colombe d’Or » à Juan-les-Pins, Gérard choisit en mars 2009 le thème des « Femmes magiciennes» pour le gala ouvert au public.

En 2014, Gérard Majax revient dans la sphère médiatique en vendant aux enchères ses accessoires de magie.

Il connaît récemment un regain de notoriété quand, en avril 2022, son nom est cité par Emmanuel Macron lors du débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle 2022.

J'oubliais, en 2008, Uri Geller admet lors d'une interview pour Magische Welt d' "être un simple prestidigitateur".

Comme quoi tout vient à point à qui sait attendre. En tout cas, s'il y en a bien un qui n'a pas attendu, c'est bien Gérard Majax !

Tout au long de cette époustouflante carrière, on retrouve dans chacune de ses publications, de ses interventions, de ses apparitions, sa capacité à transmettre avec humour, ironie et bienveillance, son savoir et sa passion.

C'est avec un grand respect de la notion de secret, qu'il a fait naître chez plusieurs générations la vocation de magicien.

On dit que "l'artiste est un enfant qui a survécu". Dans le cas de Gérard Majax, c'est aussi celui qui a le pouvoir de réveiller l'enfant qui sommeille en nous, et de nous montrer que l'Art magique n'est pas "qu'un truc".

Merci Gérard Majax.

Crédits photos : Site officiel de Gérard Majax.

Publications

Allumettes magiques, Ed. Mayette

Y’a un truc !, Nathan, 1970

Les 100 meilleurs tours de cartes, Ed. Nathan 1972

Le Pouvoir de la Magie, Ed. Table Ronde 1986

Les Pickpockets, Ed. J.Cl. Latès 1988

Magie à la maison, Ed. Nathan 1991

Magie à la plage, Ed. Nathan 1991

Magie à la neige, Ed. Nathan 1991

Magie dans la voiture, Ed. Nathan 1992

Magie à l'école, Ed. Nathan 1992

Magie dans la nature, Ed. Nathan 1992

Les Faiseurs de Miracles, Ed. Michel Lafon 1992

Magie du sommeil, Ed. Michel Lafon 1994

Garogourou (Les trucs des sectes), Ed. Arléa 1996

Farces magiques pour les fêtes, Ed. de l'Archipel 1998

Tours de cartes pour les amis, Ed. de l'Archipel 1999

Magie au dessert + CDRom, Ed. de l'Archipel 2000

Magie à la maison, Ed. de l'Archipel 2002

Magie en plein air, Ed. de l'Archipel 2003

Pinocchia, Abracadabra 2007

Tricheries au poker, Abracadabra 2007

Les dessous du Magic Hall, Abracadabra 2008 

Les miracles de la Bible, First Editions 2018